Après avoir passé la matinée à Reims, je reprends la route vers Épernay alors qu’il est déjà 13h30. Cela fait un peu tard pour commencer sa journée d’autant plus que 29,5 km m’attendent. Les premiers kilomètres ne sont pas très réjouissants vu qu’il me faut à nouveau traverser toute la banlieue. À mesure que je me rapproche d’Épernay, capitale du champagne, je croise mes premières vignes.
Après quelques kilomètres dans une forêt, j’arrive au sommet d’une colline où la vue est splendide... Des vignes s’étendent à perte de vue. Beaucoup de jeunes du coin viennent d’ailleurs y prendre l’apéro. Je continue ma route au beau milieu des vignes. Quel plaisir de marcher dans un tel cadre !
Suite à mon départ tardif, l’obscurité tombe et le couvre-feu est passé alors qu’il me reste encore une bonne heure de marche pour traverser la ville. Où pouvais-je bien dormir dans la capitale du champagne ? Dans un vignoble bien évidemment, vignoble que je rejoins après 31,5 km aux alentours de 20h.
Le papa me propose de partager leur repas et ensuite il est temps de planter ma tente. La nuit est froide, pour ne pas dire glacial... difficile de trouver le sommeil dans ces conditions. Le lendemain, le grand-père m’invite à prendre un petit-déjeuner puis je retourne dans le centre d’Épernay. En effet, je ne pouvais quand même pas quitter la ville sans passer par la mythique avenue de Champagne où toutes les grandes maisons ont leur siège.
Ensuite je commence à dévier de la Via Campaniensis pour contourner l’Aube. La reprise est difficile... Je suis dans le dur aussi bien physiquement que moralement. Pendant une bonne partie de la journée, je longe le canal latéral de la Marne où pas mal de cyclistes m’interpellent en voyant la coquille pendre sur mon sac. Au final je fais à peine 16 km ce jour-là mais j’ai l’impression d’en avoir fait 40 tellement je suis épuisé.
Ce soir, je fais étape à Bisseuil. Après avoir sonné à une dizaine de maisons sans succès, je tente le tout pour le tout en allant sonner à un gîte assez luxueux et c’est bingo. Comme elle accueille des clients de bonne heure le lendemain, elle me dit que je peux mettre mon matelas dans le couloir du gîte. Elle est un peu gênée de m’accueillir dans ces conditions alors que pour moi, c’est déjà merveilleux d’avoir un couloir après la nuit compliquée que je viens d’avoir. Après m’avoir proposé de prendre une douche dans sa partie privée, elle me prépare gentiment un repas. Je suis particulièrement touchée par la gentillesse de cette dame qui fait tout ça pour moi sans raison. Quelle chance de l’avoir rencontrée !
Portez-vous bien et à très vite !
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